À propos
Alain Henriet est né le 15 février 1973 à Gosselies (Belgique). Tout jeune,
il se découvre de belles affinités avec la BD grâce à de vieux numéros de
Strange et du Journal de Mickey chinés sur les marchés où
travaillent ses parents. Il devient ensuite un inconditionnel des albums
Dupuis grâce aux séries « Le Scrameustache » et « Les Tuniques
bleues », tout en craquant pour « Photonik », un super héros dessiné par
un auteur français, ce que le petit Alain est alors loin d'imaginer. A 9 ans,
l'auteur en herbe dessine, colorie et relie lui-même ses premiers albums
de BD...
En 1990, Henriet rentre à l'Institut Saint-Luc de Mons
pour ses 3 dernières années d'humanités. N'ayant aucun contact dans le
monde de la bande dessinée, il se construit en autodidacte dans des
manuels d'anatomie et de perspective. C'est lors de sa dernière année
de secondaire qu'il découvre et intègre un cours du soir, prodigué à
Jemappes chaque week-end par Philippe Foerster et Gérard Goffaux. De
l'association de ces professeurs et de 3 anciens élèves naît le magazine
Brazil, où paraîtront les premières publications signées Henriet en 1993.
Alain sera dès lors présent dans chaque numéro. En 1994 il intègre
l'académie de Liège. A cette époque il publie régulièrement dans le
fanzine « L'inédit ». L'année suivante il dessine un récit de 30 pages,
Une pizza à l'œil, polar jubilatoire scénarisé par Eric Poelart,
dit « Baloo » - un ancien élève du cours du soir de Jemappes. Les
aventures de ce tueur à gages traquant un œil de verre perdu dans
une pizza seront publiées en album souple tiré à 600 exemplaires par
Tony Larivière. Une pizza à l'œil deviendra collector lorsque
l'histoire ressortira quelques années plus tard chez Delcourt.
En 1996, Thierry Tinlot, alors rédacteur en chef du Journal
Spirou, lance un concours de dessin dans toutes les écoles
supérieures de Belgique francophone. Le premier prix : un stage de 4
mois à la rédaction du Journal Spirou. Alain Henriet remporte le
challenge et intègre l'équipe du célèbre hebdomadaire. Après son stage il
continuera à y travailler, publiant en deux ans une trentaine de pages. En
1998 il décroche, lors d'un passage au festival d'Angoulême, son premier
contrat d'édition avec « Le portail », deux albums scénarisés par Olier et
paraissant aux Éditions Le téméraire.
En 1999 Alain et Eric
Poelart décident de refaire Une pizza à l'œil, mais cette fois
de manière plus professionnelle. Rebaptisé John Doe, leur polar-
fétiche devient une trilogie, publié entre 2000 et 2002 par les Éditions
Delcourt. Ce même éditeur propose ensuite à Henriet de dessiner
« Golden Cup » (6 tomes entre 2003-2015), spin of de « Golden City »
où il fait la rencontre de Daniel Pecqueur et de Manchu, avec lequel il
réalise des véhicules futuristes au design impeccable. Alain signe
également, en 2005, « Loup-Garou », recueil d'histoires courtes aux
Éditions Khani. La même année il signe le sixième tome de « Pandora
Box », L'Envie, sur un scénario de Alcante. En 2007, toujours pour
Dupuis, il signe « Damoclès » en compagnie de Joël Callède. Cette série
suivant les aventures d'un groupe de gardes du corps très spéciaux
connaîtra 4 tomes et une intégrale, qui raviront les amateurs de polars
solides et d'émotions fortes. Alain signe en outre plusieurs planches du
collectif Les véritables légendes urbaines (Dargaud) ainsi que
l'album publicitaire Mick Keblo avec Olivier Saive.
En
2008, Yann propose à Alain Henriet de travailler à une reprise de « Buck
Danny » qui ne verra jamais le jour. Mais les deux auteurs se sont bien
trouvés et veulent se trouver un terrain de jeu commun. Les avions de
« Buck Danny » se transforment en ceux de « Dent d'ours », magnifique
série mettant en scène la lutte de Hanna, Max et Werner, enfants
autrefois amis mais que le nazisme oblige à s'affronter adultes. Alain
Henriet y déploie un découpage impressionnant de justesse mais aussi
un soin particulier dans la reproduction des uniformes et avions
d'époque. Plébiscitée par le public, la critique et les historiens, la série
« Dent d'ours » - publiée chez Dupuis et prépubliée dans Spirou -
obtient le Prix Saint-Michel BD 2013 du meilleur scénario mais aussi le
Prix des pilotes de chasse des Ardennes ainsi qu'une distinction à
Angoulême : le Prix BD des collégiens 2014.
Après les 6
tomes (2013-2018) et les 2 intégrales de cette série déjà considérée
comme un classique, Henriet (toujours accompagné de Yann) met en
images les aventures de « Black Squaw », héroïne inspirée de l'aviatrice
Bessie Coleman, femme forte qui fit tomber bien des préjugés. Le
premier tome, Night hawk, est paru en 2020. Il est, comme la
majeure partie des albums d'Alain Henriet, mis en couleurs par Usagi,
dont la palette précise donne crédit et harmonie à ses reconstitutions
historiques.
Aussi méticuleux qu'un graveur lorsqu'il s'agit de
dessiner un avion d'époque, Alain Henriet est pourtant capable de
l'animer avec un sens du mouvement qu'il partage avec les meilleurs
cinéastes contemporains. Auteur de polars aussi réussis que
« Damoclès » (avec Callède) ou le multiprimé « Dent d'ours » (avec
Yann), il mène avec ce dernier la série « Black Squaw », inspirée du
vécu de Bessie Coleman, aviatrice qui fit tomber bien des préjugés
pendant les années 20... Auteur incontournable du catalogue Dupuis,
Alain Henriet donne ses lettres de noblesse actuelles à la grande
tradition de la BD réaliste tous publics.