

A propos
Militant d'extrême gauche pendant la guerre d'Algérie, amateur de
cinéma américain et de jazz, saxophoniste à ses heures, Jean-Patrick
Manchette (1942-1995) parvient dès le début des années 70 à
dynamiter et revivifier le roman noir français en dix romans (citons "Le
Petit Bleu de la Côte Ouest", "Nada", "La Position du Tireur Couché",
etc), dans lesquels il revient aux sources du genre, la critique sociale.
Théoricien érudit du roman noir, il s'en affirmera un brillant
critique sous le pseudonyme transparent de Shuto Headline (ce qui
signifie manchette en japonais, puis en anglais) en publiant de 1978 à
1995, des chroniques qui analysent le genre et son évolution.
L'insistance qu'il attache au travail sur le style
? acte authentique
de subversion au sein d'un genre méprisé à l'époque ? marque de
façon indélébile les générations d'écrivains qui suivront la sienne.
Ses dix romans noirs écrits sur dix ans, de 1971 à 1981,
constituent la partie la plus visible et la plus captivante de l'oeuvre de
Manchette. Mais outre son Journal intime qui compte plus de 5000
pages manuscrites, ses notes de lecture, préfaces, chroniques et
articles, ce diable d'homme a rédigé quantité
de nouvelles,
romans sous pseudonymes, récits pour la jeunesse, bandes
dessinées, traduit trente romans, beaucoup travaillé pour le cinéma et
la télévision comme scénariste et dialoguiste.
En 1989,
Manchette reprend la plume après huit ans d'abstinence pour écrire
"La Princesse du sang", ce thriller planétaire passionnant qui entamait
le cycle "Les Gens du mauvais temps".