Gabor

À propos

Né à Madrid en 1977, Gabriel López Mendoza - dit "Gabor" - lit de la BD depuis toujours grâce à des parents très ouverts, qu'il ne remerciera jamais assez pour ça ! Dans sa chambre s'entassent donc pêle-mêle des albums de "Super López", de "Los Pitufos" ("Les Schtroumpfs"), de "Tomás el Gafe" ("Gaston Lagaffe") ou encore de "Cubitus". Quelques années plus tard, ce sont des dizaines de comics et de volumes de "Dragon Ball" qui investissent l'espace, avant que n'arrivent les œuvres de Moebius, Crisse ou encore Rosinski. Mais plutôt que de remplacer ses vieux livres favoris par ceux du moment, le jeune Gabor continue à tout lire et relire (ce qu'il fait toujours, devenu adulte...). Lorsqu'il dessine et recopie ses héros préférés, le jeune garçon pratique donc une importante variété de styles graphiques. Une particularité qui lui servira quelques années plus tard...

En 1995, Gabor s'inscrit à un cursus de formation de quelques mois proposé par le studio d'animation madrilène Tridente, qui souhaite ainsi repérer de nouveaux talents pour son département de pré-production de dessins animés. Gabor est remarqué et intègre l'équipe, où il fait la rencontre d'un certain Juan Díaz Canales, que l'on retrouvera quelques années plus tard sur des séries comme "Blacksad" ou "Corto Maltese"... Gabor passera ainsi dix ans à apprendre son métier de la plus belle et efficace manière qui soit : en travaillant sur des séries animées aussi motivantes que "Cédric", "Agrippine" ou "Papyrus". Mais Gabor travaillera aussi sur des longs métrages comme "Bécassine", "Le Cid" ou "Astérix et les Vikings". On a vu pire, comme références à faire figurer sur son C.V....

En 2005, Gabor publie chez Soleil "Greenworld", sa toute première bande dessinée, scénarisée par François Debois, où il déploie un univers partagé entre druidisme et SF. Il récidive en 2009 chez Glénat pour Les patriciens, un scénario de son vieux compagnon de studio Juan Díaz Canales, où un écrivain a bien des problèmes avec ses propres personnages devenus réels ! Gabor y pratique cette fois un dessin cartoonesque très frais et décalé. En compagnie du scénariste Raule (Jazz Maynard) il travaille ensuite sur Isabellae (Lombard, 2013), où l'héroïne-titre, formidable guerrière rousse née d'une sorcière irlandaise et d'un grand samouraï, crève l'écran de cette série réaliste sur fond de Japon médiéval.

En 2021, Gabor publiera chez Dupuis une nouvelle série, "D.O.W.", sur un scénario de Thilde Barboni. L'occasion pour lui de développer un dessin précis et énergique, parfait pour illustrer cette intrigue mêlant exploits d'un justicier grapheur, mafia russe, jet set, action débridée et forte tension psychologique...

Formé au travail en studio d'animation, l'espagnol Gabor fait partie de ces artistes capables de se couler dans tous les styles graphiques et toutes les ambiances avec un égal talent. Que ce soit en compagnie de son vieil ami Juan Diaz Canales (Les patriciens) ou avec Raule (Isabellae), son trait se révèle le support parfait d'histoires toujours marquantes. En compagnie de Thilde Barboni, Gabor anime maintenant chez Dupuis "D.O.W.", un thriller mené à 10.000 à l'heure où se conjuguent le meilleur du comics américain et de la bande dessinée franco-belge.