
A propos
Gani Jakupi réalise sa première BD, publiée dans un magazine de
son Kosovo natal, à 13 ans.
Au début des années '80, il s'installe en France, et écrit le scénario de
la trilogie "Matador" (Glénat, 1991-1994), dessinée par Hugues
Labiano. Faute d'atomes crochus avec son éditeur, il s'éloigne de la
BD et exerce de différents métiers : traducteur, journaliste, designer,
maquettiste, régisseur de théâtre, etc. En 2005, il monte la
"MusicCollection" (des livres qui combinent BD, critiques musicales et
CD) pour un label discographique de Barcelone (DiscMedi), dans
laquelle il réalise lui-même quatre titres. Louis-Antoine Dujardin,
éditeur de chez Dupuis, le rencontre dans un salon de BD à
Barcelone et le convainc de re-publier en France.
Il écrit et dessine "Le roi invisible" (2009) et "Les amants de Sylvia"
(2010), publiés par Futuropolis. L'historien Pascal Ory cite "Les
amants de Sylvia" comme une oeuvre de référence sur le thème du
complot pour l'assassinat de Trotsky, selon lui plus complète et plus
précise que celle de Jorge Semprun ou du cinéaste Joseph Lose. Il
adapte son propre polar "Día de gracia" (SIMS, 2001), sous le titre
"Jour de grâce" (Dupuis, 2010), avec Marc N'Guessan au dessin.
Il évoque son expérience comme journaliste dans "La dernière image"
(2012, coll. Noctambule, Soleil). Une réflexion en BD sur les manières
de recueillir et de traiter l'information, appuyée par un dossier
d'interviews avec des personnalités de la profession : le directeur
adjoint d'Associated Press Santiago Lyon, le photographe Ron Haviv,
le reporter Christophe Châtelot, etc.
En 2014, "Retour au Kosovo", une douloureuse évocation des
premiers mois d'après-guerre au Kosovo du 1999, avec Jorge
González au dessin, voit le jour dans la collection Aire Libre (Dupuis).
Un diptyque avec Marc N'Guessan ("Sertao, ou la fin des temps")
pour Dargaud, et une série ("Barcelona !"), co-scénarisée par Denis
Lapière, et dessinée par Rubén Pellejero et Eduard Torrents, pour
Dupuis, sont en chantier. D'autres collaborations (avec Thomas
Campi, Maël, Martín Pardo, Leila Marzocchi...) sont en préparation.
Il consacre plus de dix ans de recherches à recueillir les témoignages d'acteurs privilégiés de la révolution, tels que le commandant en chef du Segundo Frente Eloy Gutiérrez Menoyo en personne, à étudier les textes sur le personnage et à explorer les lieux habités par la rébellion castriste obtenant ainsi des documents inédits à ce jour. Cest en mai 2019 que paraît dans Aire Libre El Comandante Yankee qui est, plus qu'une biographie unique, une fresque inédite sur une période historique cruciale.. Il prépare également un projet en collaboration avec le cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf.
Le café des idées, association grecque sous le haut patronat de
l'UNESCO, l'a récompensé pour l'ensemble de son oeuvre avec le
prix Alexandre le Grand.
Côté musique, il publie deux albums de jazz, "Aldea" (2012) et
"Kismet" (2014) avec sa Gani Jakupi Connections, une formation jazz
à "géométrie variable". Il y collabore avec des musiciens venus des
quatre coins du monde (Argentine, Brésil, Venezuela, Espagne, Iran,
Turquie, Grèce, Kosovo, Moldavie...), dont des pointures comme le
trompettiste Raynald Colom, le bandonéoniste Marcelo Mercadante
ou le pianiste José Reinoso.