

A propos
dessinateur, scénariste né à Alençon dans l'Orne le 8 octobre
1971
Plus connu sous son simple prénom, Yoann Chivard
passe le plus clair de son enfance à dessiner et à observer la nature...
Autant d'activités qui se révéleront fort utiles pour sa future carrière.
Son bac d'arts plastiques en poche, il réussit le concours d'entrée de
l'Ecole régionale des beaux-arts d'Angers, dont il fréquente la section
communication durant six ans, période au cours de laquelle il réalise
divers travaux de commande (plaquettes, affiches...). Il étudie alors
l'art contemporain mais aussi la photographie et la vidéo. Il rencontre,
surtout, Eric Omond, qui devient son principal scénariste. Ensemble,
ils élaborent Phil Kaos, qu'ils proposent, en 1996, dans la revue
alternative anglaise Deadline - le public français doit attendre deux
ans pour le découvrir, en album, chez Triskel. Toujours pour le public
britannique, mais cette fois sur ses propres textes, il conçoit Dark
Boris, dans Inkling. Son cycle des Beaux-Arts achevé, il travaille au
Centre national de la bande dessinée (C.N.B.D.I.) d'Angoulême
comme objecteur de conscience durant une dizaine de mois, profitant
de l'occasion pour concevoir des outils pédagogiques et animer des
cours de BD.
En 1996, aux côtés d'auteurs comme Omond,
Nathalie Bodin, Marie Lombard, Boris Beuzelin, Pierre-Henry
Laporterie ou Olivier Supiot - pour n'en citer que le noyau d'origine -, il
participe à la création de La Boîte qui fait beuh, un atelier graphique
angevin spécialisé dans la bande dessinée. En 1997, en compagnie
de Frédérique Dutertre et Delphine Rieu, il signe Le Vilain Petit
Canard, un livre pour enfants, paru chez Triskel. A cette même
époque, il crayonne quelques personnages destinés à un livre
illustré... Transposés en bande dessinée et dans un univers
aborigène, ils serviront de base à Toto l'ornithorynque, une série
écrite par Omond et publiée chez Delcourt à partir de 1997. Pleine
d'humour et de tendresse, graphiquement superbe, cette saga
juvénile leur confère une première légitimité. Parallèlement, le tandem
conçoit Ninie Rezergoude pour l'éditeur japonais Kôdansha.
Interrompu en cours de route et prépublié très partiellement dans
l'éphémère Golem, le projet sera finalement repris en albums chez
Delcourt, en 1999.
En 2000, pour ce dernier éditeur et sur un
texte de Nathalie Ferlut, Yoann réalise Ether Glister. L'année suivante
il entame une première collaboration avec Joann Sfar, concrétisée par
Un Vampire à New York, un récit complet, inclus dans le premier
volume collectif de Vampires, chez Carabas.
Entre 2002 et 2005,
Omond et lui enchaînent La Voleuse du Père-Fauteuil, une subtile
parodie du roman-feuilleton façon XIXè siècle intégrée dans la
collection "Poisson Pilote" des éditions Dargaud (une intégrale en
2007). En 2003, toujours pour Delcourt, le dessinateur illustre Du
ramdam chez les brasseurs, Un Donjon Monster, coscénarisé par
Sfar et Lewis Trondheim.
De 2001 à 2003, sur un texte d'Omond,
il signe John-John Pacard dans Fluide Glacial. Pour ce même
mensuel, le tandem assure Paris-Strass entre 2005 et 2006 (un
album, en 2006, dans la collection "Fluide Glamour"). Entre-temps,
pour ce même support et sous le pseudonyme de Janus, Yoann
reprend, entre 2004 et 2005, Bob Marone, une parodie décapante du
célèbre aventurier imaginé par Henri Vernes; Yann assure l'écriture de
cette série très vite rebaptisée Bob et Bill.
En 2006, sur un texte
de Fabien Vehlmann et dans l'hebdomadaire Spirou, il illustre Les
Géants pétrifiés, inaugurant ainsi la collection "Une aventure de
Spirou et Fantasio", une suite de récits indépendants mettant en
scène le groom-aventurier et son complice.
En 2009, Vehlmann
et lui se voient confier, par Dupuis, la réalisation de la série classique
Spirou et Fantasio. Parallèlement, en 2007, sur un texte de Vincent
Ravalec, Albin Michel publie Croyez-en moi - La clé du pouvoir;
Delcourt n'est pas en reste avec son Fennec, un ouvrage scénarisé
par Trondheim et proposé par la collection "Shampooing". S'il avoue
volontiers avoir subi l'influence d'auteurs comme André Franquin,
Moebius ou Alberto Breccia - on a connu de pires références! -,
Yoann n'en signe pas moins une oeuvre toute personnelle, où se
mêlent un sens aigu de la mise en scène et des chromatismes."
©Patrick Gaumer - Dictionnaire Mondial de la BD (Larousse,
2010)