En 1941, dans le silence assourdissant de la forêt paraguayenne, à quoi peut bien penser Éliane Goldshmidt ? Désormais débarrassée de ses oripeaux d'Occidentale, désormais Napagnouma, à quoi et à qui peut-elle bien songer ? Seule sur sa branche, prisonnière de ses souffrances, elle ignore encore que les Mbyas lui ont sauvé la vie. Tout n'est pas encore écrit. Ce n'est que bien plus tard, dans son fameux carnet, à la date du 23 mai 1946, qu'elle comprendra ceci : "Sans eux, sans cette quête, j'aurais fini comme les miens, cendre parmi les cendres, dans un camp de concentration."